20 ANS APRÈS LE RÊVE BRISÉ

Pedro Martinez n’a passé que quatre de ses 18 saisons dans les majeures avec les Expos, mais il garde des souvenirs impérissables de son séjour à Montréal.

UNE VILLE SPÉCIALE POUR PEDRO
Pedro Martinez Denis 
Boucher John Wetteland Jeff
Fassero

Il a toujours hâte d’y revenir faire un tour.

«Je suis encore attaché à tout ce qui concerne les Expos», disait Martinez récemment, lui qui a gagné le premier de ses trois trophées Cy Young à Montréal, soit en 1997, lorsqu’il avait conservé une fiche de 17-8 avec une moyenne de points mérités de 1,90 et 305 retraits au bâton.

«On était comme une famille. On avait beaucoup de plaisir à gagner des matchs en 1994. Je garderai toujours de merveilleux souvenirs de mes années passées à Montréal. Je m’y sentais chez moi.»

Martinez espère que le baseball renaîtra dans la métropole. Il y croit, si un stade est construit.

Pedro a pris sa retraite en 2010, après avoir participé à quelques matchs avec les Phillies l’année précédente.

Il a terminé sa carrière avec une fiche de 219 victoires et 100 défaites, une moyenne de points mérités de 2,93 et un total de 3154 retraits au bâton.

La casquette des Red Sox

Martinez sera admissible à une intronisation au sein du Panthéon de la renommée en 2015.

«Je m’attends à porter la casquette des Red Sox mais je serais tout aussi heureux de porter celle des Expos, révèle le populaire joueur dominicain de 42 ans. Ce serait un joli clin d’œil à ces amateurs qui ont perdu leur équipe favorite. Il y avait des gens passionnés de baseball à Montréal. Je ne les oublierai jamais.»

Un poste à son goût

Martinez est toujours impliqué dans le monde du baseball, puisqu’il occupe depuis l’an dernier le poste de conseiller spécial au directeur général des Red Sox, Ben Cherington.

On lui demande d’évaluer les jeunes lanceurs de l’organisation et de leur donner des conseils.

«C’est un rôle qui me plaît, explique-t-il. J’aime enseigner des trucs aux jeunes lanceurs et je suis heureux de pouvoir le faire au sein de l’organisation des Red Sox. Ce job ne m’empêche pas de continuer de passer beaucoup de temps avec ma famille. Et je n’interviens pas dans les décisions prises par l’instructeur des lanceurs.»

Martinez n’a pas l’intention de devenir instructeur à temps plein. Il en avait assez de voyager, les dernières années de sa carrière.

DE DAN DUQUETTE UN COUP

Les Expos avaient fait l’acquisition de Pedro Martinez le 19 novembre 1993, dans un échange qui avait envoyé le deuxième-but Delino DeShields aux Dodgers de Los Angeles.

DE MAÎTRE
Pedro Martinez Denis 
Boucher John Wetteland Jeff
Fassero

Critiquée vertement par les journalistes de Montréal, cette transaction fut, en fin de compte, un coup de maître signé Dan Duquette.

Le jeune artilleur dominicain n’était pas costaud (à peine 155 livres) mais il n’avait pas froid aux yeux.

Pedro ne se gênait pas pour repousser les frappeurs en y allant de puissants tirs à l’intérieur.

Une mêlée générale mémorable

Martinez avait d’ailleurs déclenché une mêlée générale à son deuxième départ avec les Expos, le 13 avril 1994.

Il se dirigeait vers un match parfait et il lançait toujours des balles de feu après un retrait en huitième manche lorsqu’il a atteint Reggie Sanders au coude, avec un compte d’aucune balle et deux prises.

Contre toute attente, le joueur des Reds a foncé tout droit vers le monticule pour s’attaquer à Martinez. Sanders devait être frustré par le fait que Pedro lui avait fait mordre la poussière deux fois, plus tôt dans la rencontre.

Tous les joueurs s’étaient retrouvés sur le terrain. Il y avait eu pas mal de brasse-camarade.

Pedro avait finalement alloué un coup sûr à Brian Dorsett au début de la neuvième manche et Felipe Alou l’avait remplacé par John Wetteland, ce dernier sabotant l’avance de 2 à 0 que détenaient les Expos.

Martinez s’est rapidement forgé une réputation de chasseur de têtes dans la ligue, atteignant 11 frappeurs en 23 départs en 1994.

Un club champion pendant
plusieurs années…

Martinez a conservé une fiche de 11-5 à sa première saison avec les Expos, enregistrant 142 retraits sur trois prises en 144 manches lancées.

«Je pense qu’on avait le club pour gagner plusieurs championnats d’affilée. On ne le saura jamais, car la grève a stoppé notre élan et a entraîné le départ de plusieurs joueurs vedettes. C’est triste ce qui est arrivé aux Expos.»

Felipe Alou fut, à ses yeux, le meilleur gérant à l’avoir dirigé. «Il a fait de moi non seulement un meilleur lanceur, mais aussi une meilleure personne.»

DANS LE CERCUEIL

En raison de leur situation financière précaire, les Expos ont cédé Pedro Martinez aux Red Sox de Boston le 18 novembre 1997, obtenant en retour le lanceur Carl Pavano et un joueur à être nommé ultérieurement
(Tony Armas fils).

LE DERNIER CLOU

Ce fut l’un des derniers durs coups portés droit au cœur des partisans des Expos, qui voyaient partir leur lanceur favori.

À ses sept saisons passées dans l’uniforme des Red Sox, Martinez a remporté 117 victoires contre 37 revers.

Il a été sélectionné six fois pour le match des étoiles.

 Il a remporté deux fois le trophée Cy Young (fiche de 23-4 en 1999!).

Il a mené dans la Ligue américaine pour les retraits au bâton à trois reprises.

Enfin, Pedro a présenté la meilleure moyenne de points mérités dans la ligue en quatre occasions.

Ses duels contre les Yankees étaient palpitants. Le fait saillant de sa carrière est survenu en 2004 lorsqu’il a grandement aidé les Red Sox à remporter leur première Série mondiale en 86 ans.

Une gentille pensée pour les Expos

Dans le vestiaire, après la conquête du championnat, Martinez avait eu une pensée pour les partisans des Expos en déclarant: «J’aimerais partager cette conquête du championnat avec les Montréalais, avait-il dit à la télévision. Mon cœur et la bague sont avec eux.»

Martinez a ensuite lancé durant quatre saisons avec les Mets de New York, avant de clôturer sa carrière avec les Phillies de Philadelphie en 2009, où il n’a effectué que neuf départs.

Pedro a conservé un pourcentage de victoires de ,687, le septième meilleur de tous les temps.

Sa moyenne de retraits au bâton par neuf manches lancées est de 10,04, le troisième meilleur ratio dans l’histoire.

DENIS BOUCHER

On a peut-être tendance à l’oublier mais un p’tit gars de Lachine, Denis Boucher, a fait partie de cette grande équipe des Expos en 1994.

Pedro Martinez Denis 
Boucher John Wetteland Jeff
Fassero

Boucher avait fait très belle figure à ses débuts avec les Expos en septembre 1993, enregistrant trois victoires et un revers dans le rôle de lanceur partant, avec une excellente moyenne de points mérités de 1,91.

Son premier match disputé le 6 septembre au Stade olympique fut mémorable.

Appuyé par une foule de plus de 40 000 spectateurs, Boucher avait limité les Rockies du Colorado à un seul point en six manches de travail dans une victoire des Expos. Sa performance lui avait valu une ovation monstre.

On avait eu droit à une première mondiale lors de ce match alors que trois Canadiens s’étaient retrouvés dans la formation partante, soit Boucher, Larry Walker et le receveur Joe Siddall.

Rétrogradé à Ottawa

Boucher a donc amorcé la saison suivante avec le club dirigé par Felipe Alou, mais il n’a jamais pu se justifier. Il faut dire que les Expos misaient sur une excellente rotation de partants.

Le 6 mai, après avoir obtenu deux départs et avoir participé à huit autres matchs en relève, Boucher était rétrogradé au club-école des Expos à Ottawa.

À sa grande déception, car les Expos sont devenus l’équipe la plus hot du baseball majeur au cours de l’été. Il aurait tellement aimé être à Montréal pour vivre cela.

Un rôle pas fait pour lui

Boucher a été employé en relève lors du match inaugural, le 4 avril à Houston, soit en 12e manche. C’était un rôle qu’il ne connaissait guère, dans lequel il n’était pas du tout à l’aise.

«J’ai réussi à retirer Luis Gonzalez sur trois prises à l’aide de trois lancers seulement et je croyais bien que mon travail était terminé puisque le frappeur suivant était Ken Caminiti, un frappeur droitier…», se souvient l’athlète de 46 ans, qu’on a rencontré à son domicile à Lachine.

Alou lui a cependant demandé d’affronter Caminiti. Il faut dire qu’il avait déjà fait appel aux services de Mel Rojas et de John Wetteland plus tôt dans la rencontre.

Boucher croyait bien avoir déjoué Caminiti avec un bon changement de vitesse, sauf que le frappeur des Astros est parvenu à frapper la balle du bout du bâton dans l’allée du champ gauche et les Astros ont marqué deux points pour arracher la victoire.

«J’ai eu la chance de commencer deux matchs, dont un à San Francisco, rappelle Boucher. Je n’avais pas mal lancé.

«C’était toutefois difficile de percer cette rotation de partants composée de Ken Hill, de Pedro Martinez, de Jeff Fassero, de Butch Henry et de Kirk Rueter. Ce dernier avait fait sensation en 1993 en conservant une fiche de 8-0 en 14 départs tandis que Henry avait très bien joué en 1994 en remportant huit de ses 11 décisions.

«Il n’y avait visiblement pas de place pour moi à Montréal. Les Expos voulaient aussi donner une chance à des jeunes comme Gabe White et Rodney Henderson, qui n’ont cependant pas fait mieux que moi durant leur court séjour avec l’équipe», précise Boucher.

Il avait hâte d’être rappelé

Malgré sa déception de se retrouver avec le club-école à Ottawa, Boucher a lancé avec brio pour les Lynx.

«Je m’attendais donc à être rappelé par les Expos le 1er septembre, mais la grève est venue tout saboter», dit-il en grimaçant.

Boucher n’a jamais eu l’occasion de lancer dans les majeures par la suite. Ce fut une amère déception pour lui.

«C’est frustrant de jouer dans les ligues mineures au baseball, de souligner Boucher. La différence sur le plan salarial est énorme.

«L’Association des joueurs devrait faire quelque chose, selon moi, pour aider la situation des joueurs qui évoluent dans les ligues mineures.»

Un admirateur de Grissom

Parmi tous les joueurs étoiles que Boucher a côtoyés durant son séjour avec les Expos, Marquis Grissom était  celui qui l’impressionnait le plus.

«Il était non seulement un joueur très talentueux, mais sur le plan humain, c’était aussi un gars remarquable», souligne-t-il.

«C’était un leader, qui donnait l’exemple sur le terrain. Un vrai bourreau de travail. Marquis parlait à tout le monde dans le vestiaire, sans faire de différence entre les vedettes et les joueurs de soutien. Il nous faisait sentir que chaque joueur était important à ses yeux.»

Un désastre

On se demande encore aujourd’hui si les Expos de 1994 auraient pu gagner la Série mondiale.

«C’est possible, mais il faut réaliser qu’il restait encore six semaines à disputer dans la saison, fait remarquer Boucher. Les Expos formaient un club dominant. Toutefois, des blessures auraient toujours pu survenir. Les Braves auraient pu finir la saison en force.

«Malheureusement, on ne l’a jamais su parce que la saison a pris fin le 11août. Quel désastre, ce fut!»

ÇA PRENDRAIT UN PROPRIÉTAIRE

Warren Cromartie, avec son Projet Baseball Montréal, tente de faire revivre ce sport à Montréal. Denis Boucher, ex-lanceur de l’organisation des Expos, a son idée sur les chances de succès de ce projet, qui semble utopique aux yeux de plusieurs.

Pedro Martinez Denis 
Boucher John Wetteland Jeff
Fassero

«Les gens m’en parlent souvent, affirme Boucher. C’est un super beau projet. Ça va toutefois prendre des investisseurs avec des poches pleines. On parle d’un projet de 1,5 milliard de dollars pour la concession et le stade.

«Je ne vois qu’une seule avenue possible: ça prendrait un propriétaire qui possède un réseau de télévision. Je pense surtout à Québecor, qui, avec TVA Sports, pourrait télédiffuser les 162 matchs de l’équipe montréalaise. Ça fonctionne de cette façon aux États-Unis et au Canada avec WGN à Chicago, TBS à Atlanta, Rogers avec les Blue Jays, etc. C’est la meilleure avenue, selon moi.»

Des proprios qui n’aimaient pas
assez le baseball…

Boucher est plus ou moins d’accord pour dire que c’est la grève déclenchée à l’été 1994 qui a entraîné la mort des Expos.

«C’est plutôt la “vente de feu” qui a suivi en 1995 qui est venue tout saboter, affirme-t-il. Il aurait fallu trouver une façon de garder nos joueurs étoiles à Montréal, au moins un an ou deux de plus, le temps de remporter un championnat.

«Ç’aurait permis aux Expos de générer plus de revenus et il aurait été plus facile pour eux d’aller de l’avant avec leur projet de construction d’un stade au centre-ville.

«Le hic, c’est que l’équipe n’appartenait plus à un propriétaire qui aimait le baseball, comme Charles Bronfman l’a été pendant des années, souligne Boucher. Monsieur Bronfman aimait ses joueurs. Il voulait gagner.

«Le consortium d’hommes d’affaires mis sur pied par Claude Brochu ne pensait qu’en fonction de l’aspect financier. Ces gens-là ne tenaient pas à garder les meilleurs joueurs à Montréal parce qu’à leurs yeux, il ne s’agissait pas d’un bon rendement sur le plan financier.

«C’est comme si le Canadien était dirigé par des hommes d’affaires qui décidaient, d’un commun accord, de laisser partir Carey Price, P.K. Subban et Max Pacioretty parce qu’ils touchent de trop gros salaires. Je ne pense pas que le Centre Bell continuerait d’être rempli à tous les matchs…»

Une lente agonie

Boucher était triste de voir les Expos mourir à petit feu.

«Les assistances ont diminué année après année et les commanditaires ont laissé tomber l’équipe, rappelle-t-il. Ce fut une lente agonie. Même aujourd’hui, ça me fait mal.

«C’est difficile de réaliser qu’on n’a plus d’équipe de baseball à Montréal. Si je veux que mes enfants assistent à un match, je dois me taper un trajet de six heures en automobile pour aller à Toronto, à New York ou à Boston.»

Denis Boucher travaille depuis cinq ans à titre de dépisteur pour le compte des Yankees de New York. «Ils me traitent bien», souligne-t-il.

Il agit aussi à titre d’instructeur des lanceurs pour l’équipe canadienne depuis
10 ans. Cela lui a valu notamment des participations aux Jeux olympiques de 2004 et de 2008.

Boucher est très impliqué dans le monde du baseball amateur au Québec. Il est d’ailleurs président de l’Association de baseball amateur de Lachine.

L’un de ses trois fils, Corentin, 16 ans, joue au baseball dans la catégorie midget AAA à Lachine.

Loïc-Antoine, 14 ans, excelle quant à lui avec le club de canoë-kayak de Lachine.

L’autre garçon, Torrence,
10 ans, pratique plusieurs sports, tandis que la fille aînée, Jade, 20 ans, étudie à l’Université McGill.

«J’aime ça, enseigner le baseball, confie Boucher, qui participe à plusieurs cliniques durant la saison estivale. C’est un très beau sport que les Québécois aiment toujours pratiquer, malgré le départ des Expos.»

JOHN WETTELAND

John Wetteland était le releveur numéro 1 des Expos en 1994. Mais ce drôle de moineau était aussi le joueur de tours numéro 1 dans l’équipe.

Pedro Martinez Denis 
Boucher John Wetteland Jeff
Fassero

L’une de ses cibles favorites était le lanceur recrue Kirk Rueter. Wetteland ne le lâchait jamais. Il parvenait même à soulever l’ire de Rueter en salissant régulièrement son uniforme avec du tabac à mâcher ou encore avec du jus de raisin.

«J’ai eu beaucoup de plaisir à jouer pour les Expos, racontait récemment Wetteland. On était jeunes, insouciants. Il y avait beaucoup de talent dans cette équipe. C’était amusant de se rendre au stade chaque jour. On savait qu’on avait toujours des chances de gagner.»

L’aide de Joe Kerrigan

À sa première saison avec les Expos en 1992, Wetteland, surnommé «The Terminator», avait récolté 37 sauvetages, en plus de remporter neuf victoires. Puis, il a atteint un sommet personnel de 43 parties protégées l’année suivante et il en totalisait 25 au moment du déclenchement de la grève le 12 août 1994, après avoir connu un lent début de saison.

«J’ai beaucoup appris durant mes trois saisons passées à Montréal, confie Wetteland. Joe Kerrigan était un excellent instructeur des lanceurs.

«Il m’a enseigné beaucoup de choses sur l’art de lancer en relève tandis que Felipe Alou savait comment s’y prendre pour diriger ce groupe de jeunes joueurs affamés. Il nous laissait jouer à notre manière. Il nous faisait confiance.»

La gloire en pleine Série mondiale

C’est toutefois avec les Yankees que Wetteland a connu ses moments de gloire, lui qui formait tout un duo avec Mariano Rivera en 1996 lorsque l’équipe avait remporté la Série mondiale. Wetteland avait sauvegardé les quatre victoires des Yankees face aux Braves.

Sa carrière a pris fin abruptement, soit après la saison 2000, même s’il avait réussi 34 sauvetages dans l’uniforme des Rangers du Texas. Il souffrait alors de sérieux maux de dos.

Wetteland, qui n’était âgé que de 33 ans au moment de l’annonce de sa retraite, a eu le temps de récolter 330 parties sauvegardées au cours de sa carrière.

C’était un bonhomme marginal, différent des autres. Il avait connu une jeunesse difficile et en 2009, Wetteland a même dû surmonter une dépression. Il est aujourd’hui tuteur de lecture de la bible au Texas.

Wetteland n’a disputé que trois saisons à Montréal, mais il en garde de bons souvenirs. Lors des rares journées de congé, il aimait bien aller se changer les idées à Saint-Sauveur, dans les Laurentides.

JEFF FASSERO S’ENNUYAIT

Jeff Fassero aurait bien aimé participer aux retrouvailles avec ses anciens coéquipiers des Expos cette semaine, mais il a dû se désister parce qu’il s’est déniché cette année un boulot d’instructeur des lanceurs avec le club-école AA des Reds de Cincinnati, à Pensacola.

Pedro Martinez Denis 
Boucher John Wetteland Jeff
Fassero

Des matchs sont au programme ce week-end, et l’équipe lui a demandé d’oublier cette visite à Montréal, à son grand regret.

Fassero, 51 ans, avait déjà occupé un rôle d’instructeur de lanceurs durant quatre ans et demi dans l’organisation des Cubs de Chicago.

«J’adore enseigner l’art de lancer à des jeunes, a dit celui qui a joué durant 16 ans dans les ligues majeures. Je dois cependant admettre que je le fais aussi pour moi.

«Pendant les trois premières années passées à la retraite, j’ai  demeuré à la maison et j’ai trouvé le temps long.

«J’ai besoin d’être occupé. La retraite, ce n’est pas fait pour tout le monde. Je tiens à demeurer impliqué dans le monde du baseball.»

Rien à envier aux partants des Braves

Fassero, qui réside en Arizona, a joué pour les Expos durant six saisons, soit de 1991 à 1996.

«J’ai eu la chance de faire partie des puissantes formations de 1993 et de 1994, a-t-il dit. On avait une excellente rotation de partants. Ken Hill, Pedro Martinez et moi étions les trois principaux partants.

«Je crois que nous étions tout aussi efficaces au monticule que le fameux trio des Braves formé de Greg Maddux, Tom Glavine et John Smoltz.

«J’avais surtout connu du succès en 1993 en conservant une fiche de 12-5.  On formait un groupe unique. Il n’y avait pas de joueurs faisant la grosse tête. On était jeunes et on s’amusait ferme.»

Fassero n’a pas oublié les releveurs qui venaient protéger leurs victoires.

«On comptait sur trois releveurs numéro 1 en John Wetteland, Mel Rojas et Jeff Shaw. Ce dernier a toutefois dû attendre de se retrouver avec les Reds et les Dodgers avant de connaître la gloire.»

Fassero était un joueur populaire auprès des partisans.

«Nous comptions sur de fidèles amateurs à Montréal. Il est dommage que la grève et la “vente

de feu” qui a suivi aient miné leur moral.

«J’aimerais vraiment qu’un jour Montréal puisse retrouver une concession de baseball majeur. C’est une ville que j’ai beaucoup appréciée durant ma carrière. Une ville différente de celles qu’on retrouve ici, aux États-Unis.»

A MANQUÉ LE MEILLEUR QUI AIME LE BASEBALL Il s’implique beaucoup pour enseigner
le baseball ET JOUEUR DE TOURS POMPIER
À LA RETRAITE