Sur cette mer de glace qui s’étendait à perte de vue autour de notre petit bateau, j’ai été éblouie par les jeux de lumière qui reflétaient sur la banquise. Et comme les journées duraient presque 20h, j’ai eu le temps de rapporter quelques images à faire rêver.
Plusieurs surprises attendent le visiteur qui débarque dans le Grand Nord en plein été.
Lorsque je raconte mon périple, la première question qu’on me pose toujours, c’est: «Il fait combien au Nunavut?» Je vous rassure tout de suite: je n’ai pas eu froid. Au sol, il faisait au moins 13 degrés, ce qui correspond aux moyennes saisonnières. Les Inuits que nous avons rencontrés lors de notre arrivée à Qikiqtarjuaq portaient un léger manteau, rien de plus. Certains étaient en t-shirt. Évidemment, en mer, le manteau d’hiver s’impose, puisque le vent frappe de plein fouet.
Mais ce qui diffère le plus de notre été «au Sud», c’est la lumière. Les journées sont longues dans le Grand Nord et les heures d’ensoleillement sont particulièrement déstabilisantes.
Lors du solstice d’été, en juin, le soleil luit 21 heures par jour à Iqaluit. Plus vous montez au nord du cercle polaire, plus nombreux sont les jours qui profitent de 24 heures d’ensoleillement. À certains endroits, il arrive que le soleil ne descende jamais sous l’horizon, confirme un peu pompeusement le ministère du Tourisme du Nunavut.
Comme mon périple s’est déroulé en août, les nuits étaient encore bien courtes, s’étendant au départ entre 23 h et 4 h du matin. Déjà, pour nous, c’est surprenant.
Mais à mesure que le bateau filait vers le nord, les journées continuaient de s’allonger. Lorsque nous n'étions plus qu’à quelques jours de notre destination finale, le soleil se couchait vers minuit et se levait à 1h30 du matin.
Jamais je ne me suis levée pour contempler un lever de soleil avec autant de plaisir. Les jeux de lumière sur la banquise resteront longtemps gravés dans ma mémoire.
Voici une journée d’ensoleillement à suivre d’heures en heures.